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2009 11 juillet hommage à James THIREAU
Mémoire de la 1843eme Section - Hommages

  

ADIEU JAMES


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 JAMES, LOUIS, JACQUES THIREAU né le 23 juin 1921

 

Orphelin de mère à 13 mois, placé chez un grand-oncle pendant 4 ans, il connut les tartines de moutarde et la trique, seule l’intervention des voisins de CERE LA RONDE fit qu’il fut placé chez sa grand-mère où la vie s’écoula chichement mais sans encombres jusqu’à l’âge de 14 ans. Son certificat d’études en poche, il se mit au service des autres dans les fermes proches de COUASNAY.

 En 1941 les chantiers de jeunesse sont le révélateur de sa vie, l’éclosion de sa personnalité, de sa liberté de penser et d’agir.

 Repéré par ses chefs, pour sa franchise, son goût de la liberté et son aversion pour l’occupant, il est rapidement formé aux exigences de la Résistance (transmission de documents, création de terrains d’atterrissage ou de largage, protection d’autorités).

 En 1942, libéré de ses obligations militaires, il entre en Résistance. Sa première mission s’occuper des réfractaires au travail obligatoire. Avec son ami BERTHAULT, ils gèrent, cachent, nourrissent, déplacent plus de 200 hommes dont des aviateurs tombés au-dessus de la France, de fermes en forêts, de forêts en fermes.

 A partir de cette année 42 et pendant 2 ans, il ne dormira que très rarement dans un lit, se déplaçant en vélo de nuit, évitant les routes. Sa discrétion lui vaudra d’être un des seuls survivants du RESEAU ECARLATE puis du RESEAU VENGEANCE.

 L’ORGANISATION DE RESISTANCE DE L’ARMEE et son chef régional, le Colonel AILLERET, conscients de la valeur du Sergent THIREAU, lui fixent au sein du Maquis  CESARIO les fonctions suivantes :

 recrutement de volontaires – renseignement – espionnage – liaisons – hébergement – parachutages – sabotages – formations de futurs maquis.

 Recrutement : il organise des bals clandestins au nez et à la  barbe des gendarmes.

 Renseignement : il fait parler et étudie la personnalité de chaque volontaire au Maquis.

 Espionnage : il se glisse dans la peau d’un milicien et participe aux réunions au quartier général de la milice à CHATEAUROUX.

 Sabotages : aidé par l’adjudant-chef REBEN, ils sabotent la voie ferrée à CHAMBOURG, résultat : 2 jours sans convois allemands.

 Parachutages : une dizaine réussis, de MANTHELAN au LIEGE.

 Atterrissages : proche de MAROLLES sur la route du LIEGE, il organise un terrain qui servira de nombreuses fois.

 Hébergement : il fait de COUASNAY un PC du Maquis CESARIO et y héberge des autorités de la Résistance de passage dans la région. Ce sens de l’hébergement et de la convivialité, beaucoup d’entre nous en profiteront et en useront jusqu’à ces jours derniers.

 Embuscades : retenons celles du LIEGE où le Lieutenant SUEUR perdit 5 hommes face à 300 allemands après avoir détruit 4 camions de munitions.

 Enquêtes et arrestations : celle du 10 août 1944 doit rester dans nos mémoires.

Un épicier de GENILLE, dit « CAIFFA » est reconnu par JAMES comme chef de la milice d’INDRE et d’INDRE ET LOIRE. En cette nuit du 10 au 11 août ce milicien doit organiser une rafle à GENILLE et prendre 42 otages. Grâce à JAMES et à une petite équipe, 41 GENILLOIS ont pu vivre heureux la libération de LOCHES et de la France, le 42ème otage était JAMES.

 Mission impossible : traverser le CHER sur une barge allemande avec 30 kgs d’armes sur chaque vélo, impossible ! pas pour notre JAMES (BOND !) et ONESIME JAMET qui réussirent avec le concours de l’aviation anglaise et l’aide des soldats allemands pressés de se mettre à l’abri sur l’autre rive du CHER.

 La chance : en 2 occasions  sur crevaisons il est arrivé en retard à ses rendez-vous, évitant d’être pris par la GESTAPO ou massacré à JUCHES GROLLES avec Michel CONTY, Emile FRESLON, Marcel FIOT, Emile BOUGAULT.

Georges BERTHAULT, blessé grièvement , put  s’échapper , il fut transporté à COUASNAY et soigné par le docteur MARTINAIS.

 En quelques faits , je viens de retracer 3 ans de la vie d’un homme dans la Résistance.

 3 ans où pour beaucoup il était un terroriste.

 3 ans de bonheur et de tristesse.

 3 ans où chaque action n’était pas un exploit mais une évidence.

 3 ans où il s’est trouvé là où il devait être parce que c’était ainsi.

 3 ans qui n’ont pas suffit puisqu’en novembre 44, avec le grade de sergent-chef, il intègre le 32ème régiment d’Infanterie, et avec ses camarades des Maquis d’EPERNON et CESARIO il rejoint la « poche de ST NAZAIRE » « pour faire son travail » : libérer la FRANCE !

 Le 7 mars 1945, en reconnaissant un itinéraire pour attaquer un poste allemand, il saute sur une mine. Laissé pour mort, il reçoit l’extrême-onction.

 Il a survécu puis vécu jusqu’à ce 8 juillet 2009.

 Il n’a jamais oublié ses 19 camarades morts au combat et ses 12 résistants morts en déportation.

 Il n’a jamais oublié ses camarades survivants au sein du Maquis CESARIO qu’il anime et fait connaître dans le département.

 Il n’a jamais oublié les amis, toujours vrais, pour lui.

 Il n’a jamais oublié son fidèle CHAUVEAU « dit BOULE ».

 Il n’a jamais oublié cette jeune fille qui conservait les codes secrets et qui brodait les brassards comme celui qui accompagne ses décorations.

 Il n’a jamais oublié cette jeune Résistante de 11 ans. « Il t’a épousée GINETTE, et pendant 61 ans, tu as vécu les bons et les mauvais moments à ses côtés, dont les accidents à répétition, au moins 20 et 37 anesthésies générales. »

 Il n’a jamais oublié votre fils parti trop tôt et vos deux filles qui illuminaient son regard.

 Il n’a jamais oublié une parole donnée.

 

                                                                                                                        Georges BRUNEL

                                                                                                                Président 1843ème  S.M.M.

 

 

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