Accueil Mémoire de la Section : Témoignages 2012 20 août 1944 Libération de LOCHES
2012 20 août 1944 Libération de LOCHES

alt   Libération de LOCHES

 

Au soir du 16 août, la ville de LOCHES fête sa libération. Maître MALLET, avocat à LOCHES, bien connu de tous les patriotes pour son activité dans la résistance, est nommé maire. Le commandant LEGRAND (alias LEGENDRE), un officier de la coloniale, récemment parachuté, prend en main l’organisation et l’armement des divers maquis. Sa tâche n’est pas facile. A côté des maquis formés par le 32° régiment d’infanterie (maquis d’EPERNON et CESARIO) existent des maquis disparates et indépendants qu’il s’agit de discipliner et bien souvent de freiner, tant leur ardeur à combattre le boche est grande. Cette première libération de LOCHES ne marque pas la fin de la lutte.

LOCHES libéré est un obstacle sur la route de BELFORT auquel vont se heurter toutes les troupes allemandes (on les évalue à plus de 100 000 hommes)  en route vers la frontière, l’allemand se méfie. Il ignore que 200 hommes seulement défendront LOCHES. Chaque jour, patrouilles  allemandes et éléments des maquis entrent en contact. Les arbres abattus sur les routes interdisent toutes circulation. La population aide de son mieux et ravitaille les combattants. Un certain nombre d’aviateurs américains et canadiens faits prisonniers en Normandie et évadés participe au combat. Un combat de chaque instant car la fusillade s’éteint au nord pour reprendre au sud, crépiter ensuite à l’est et à l’ouest. Entre les quatre points cardinaux, les camions où s’empilent les maquisards circulent selon les fluctuations de la bataille. Cinq jours durant  les boches sont arrêtés, cinq jours précieux  avant de reprendre LOCHES avec des moyens blindés.

Ce 20 août  premier dimanche depuis la « libération » de Loches par le maquis, une belle journée d’été s’annonce.

Route de PERRUSSON, bois de la CLOUTIERE, prairie de MAUVIERES des combats acharnés se déroulent Jean GOLANO membre du Comité de libération tombe. Devant une telle détermination le commandant allemand ordonne la retraite.

Route de LIGUEIL les allemands renoncent non sans avoir essayé. A 10h30 le matin une voiture et 21 camions essaient de forcer le barrage dans les bois de FRETAY. En milieu d’après midi ils reviennent otages en tête c’est le drame de la BLANCHARDIERE.

Arrêtés route de Tours, route de PERRUSSON et route de LIGUEIL les allemands vont aussi venir de MANTHELAN en passant par KERLEROUX  où ils fusillent 4 hommes dont Emile GUIDOUX qui échappe miraculeusement à la mort.

Forte de 700 hommes, équipée de canons et de mitrailleuse lourdes, la colonne allemande entre dans la ville en début de soirée. LOCHES était tombé comment allait réagir les allemands ? Comment  allaient-ils traiter cette ville qui avait osé leur tenir tête ?

20 otages furent désignés ils seraient abattus au premier incident dans un périmètre de 10 kilomètres autour de LOCHES.

Le 21 août des baraquements sont brûlés place de Verdun ; un peu plus tard c’est le camp de MAUVIERES qui flambe avec les maisons proches.

 Si les représailles furent symboliques la ville le doit à un homme, un résistant, un chirurgien le docteur MARTINAIS qui opérait aussi bien les résistants que les soldats allemands blessés. Un MAILLE avant l’heure était fort possible selon un proche du praticien.

Une nouvelle occupation s’installe avec ses otages et ces convois allemands qui traversent LOCHES  pour rejoindre l’Allemagne.

« Il faut maintenant accentuer encore le retard des allemands, les empêcher coûte que coûte d’avancer rapidement sur cette route qui mène à BELFORT. On  attend l’allemand sur les routes, on le harcèle, on rend sa progression aussi coûteuse que possible. Perdu dans un pays hostile, il piétine, perd du temps, cherche en vain une issue, abandonne ses voiture, puis ses armes, puis le corps même des soldats qu’il n’a plus loisir d’enterrer. De chaque fourré part un coup de fusil ; à chaque tournant explose une grenade. Une nuit, celle du 30 au 31 août, les LOCHOIS sont réveillés par une violente fusillade : les allemands dans leur panique s’entretuent » ce récit est fait par Georges de CAUNES membre du maquis LECOZE.

Le 2 septembre les derniers allemands quittent LOCHES pour ne plus y revenir.

Le 4 septembre les FTP et un détachement du 32ème RI s’installent au camp de PERRUSSON.

Je voudrais terminer en citant le capitaine Edouard BRETEGNIER dit CESARIO commandant le maquis du même nom : « Qui étaient-ils donc, ces Résistants ? Simplement de jeunes français pénétrés de leur devoir envers leur pays, engagés volontairement dans la résistance et dans la guerre la plus cruelle sans tenir compte des risques encourus, ayant rejoint le maquis, non pour se cacher, mais pour accomplir leur devoir d’hommes conscients, celui qui élève l’être au rang de citoyen responsable, et son adjoint « renseignements » James THIREAU qui ajoutait : « les jeunes d’aujourd’hui feraient la même chose, souhaitons qu’ils n’aient pas à le faire ».

                                                                                                                                                                                       

 

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altBibliographie : "Une ville de province dans la guerre - Loches en Touraine 1939-1945" -

Auteur : Bernard BRIAIS

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