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2011 Hommage Fernand Langlois
Mémoire de la 1843eme Section - Hommages

 

ADIEU FERNAND

 

 

 22 octobre 2011 au loto de notre section... décédé le lendemain !

 

 

Mon très cher FERNAND

Tu es né le 17 mai 1925, tu as 15 ans lorsque la seconde guerre mondiale débute, tu n’as pas encore le souci de ton devenir mais 4 ans plus tard le Service du Travail Obligatoire te recherche pour t’envoyer vivre tes plus "belles années" dans les chantiers inhumains de l’Allemagne NAZI.

Tu deviens résistant début 1944 dans le groupe des forces françaises de l’intérieur du 15ème arrondissement et tu te rends très vite indispensable dans l’entreprise «  l’industriel du téléphone ». Tu portes le numéro 407/15.

Le 15 octobre 1944 tu t’engages pour la durée de la guerre au 21ème régiment d’infanterie coloniale qui appartient à la 9ème division d’infanterie coloniale et à la première armée.

Sans trop le savoir tu t’engages dans l’une des divisions les plus sollicitées pour combattre l’occupant.

Ta division est citée à l’ordre de l’armée en ces termes : « Magnifique division d’attaque qui, sous les ordres du général MORLIERE et du général SALAN, vient de se couvrir de gloire au cours de l’offensive victorieuse qui, déclenchée le 20 janvier 1945, a amené la résorption totale de la poche allemande de COLMAR.

Malgré la résistance acharnée de l’ennemi, les réactions incessantes de ses blindés et les difficultés considérables dues au terrain et aux circonstances atmosphériques :

- a conquis pied à pied toute la banlieue sud de MULHOUSE, repoussant toutes les unités qui lui étaient opposées ; puis franchissant l’ILL de vive force par une solide tête de pont qui lui a permis de poursuivre rapidement sa marche sur le RHIN,

- a parachevé cette tâche en nettoyant la forêt de la HARDT infestée de mines et de pièges, assurant ainsi, sur les rives mêmes du RHIN, le rejet définitif de l’armée allemande hors du territoire alsacien.

- a, au cours de ces vingt journées de combat ininterrompus, infligé à l’ennemi des pertes extrêmement lourdes et capturé près de 2 500 prisonniers ainsi qu’un important matériel de guerre. » Signé Charles de GAULLE le 29 avril 1945.

Cette décision N° 569 continue comme suit : « Le soldat de 2ème classe LANGLOIS Fernand numéro matricule 460 du 21ème régiment d’infanterie coloniale faisait partie de la 9ème division d’infanterie coloniale lors des opérations qui ont valu à cette grande unité la distinction mentionnée ci-dessus.


 Le 8 avril 1945 à NEUBURGWEIER en Allemagne dans l’état de BADEN WURTTENBERG tu reçois un éclat d’obus dans les conditions suivantes : « chargeur de mitrailleuse lourde ta pièce ayant été mise hors d’usage lors de la contre attaque ennemie tu continues à combattre avec courage et avec ardeur et tu est blessé à ton poste. »

 

Ta fracture ouverte du fémur fera de toi un handicapé à vie pensionné à 80%, quand on connaît la générosité du service de pension des armées tu devais être sacrément amoché !

 

Pour ton engagement au sein de la première armée tu recevras la croix de guerre avec étoile de bronze le 20 mai 1945, la médaille des blessés et puis 54 ans plus tard la France te concèdera la médaille militaire le 6 juillet1999, elle te sera remise à MAILLE le 25 août 1999 par monsieur RAYNAUD président de Rhin et Danube.

 

Pendant toutes ces années la vie s’est écoulée avec de bons et de mauvais moments mais avec toujours en toi cette blessure tellement contraignante. Jamais pendant tes années de présence au sein de la 1843ème section des médaillés militaires de LOCHES/NOUATRE tu n’as mis en avant ton handicap pour ne pas participer ; bien au contraire tu as toujours été avec nous, même lorsque les déplacements ne pouvaient éviter les escaliers tu ne t’es jamais plaint, tu ne grimaçais même pas comme ce samedi 22 octobre à 2heures du matin lorsque tu nous as embrassés après une très longue soirée, rien ne trahissait ta fatigue tu étais égal à toi-même tu ne voulais pas nous faire partager ta souffrance, tu ne voulais pas nous rendre malheureux, comme tu n’as jamais voulu rendre malheureux tes enfants et Pierrette ton épouse.

 

Aujourd’hui en te disant « ADIEU » nous sommes certains d’avoir perdu plus qu’un camarade un homme BIEN !

 

                                                                                                                             Georges BRUNEL 

                                                                                                              Président de la 1843ème SMM

                                                                                              

 

 
 

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